Modèle MACRO - Modélisation des transferts de deux nouveaux produits phytosanitaires (octobre 2015)
Les simulations de transfert dans les sols du dicamba et du nicosulfuron ont été réalisées dans le cadre des travaux 2015 du réseau LOGAR. Des flux d’eau et de produits phytosanitaires ont été calculés pour 34 combinaisons agro-pédo-climatiques et ont été fournies aux partenaires pour chacune des molécules.
Ces résultats présentent des incertitudes liées aux incertitudes intrinsèques au modèle de transfert de produits phytosanitaires et aux limites concernant les données sur le long terme et sur des surfaces très étendues.
Les résultats pourront être utilisés par les partenaires du réseau LOGAR pour estimer un état de la nappe et prédire son évolution moyenne grâce à la spatialisation des résultats et au calcul du transport des molécules par un modèle hydrodynamique numérique. Le couplage du modèle MACRO avec le modèle hydrodynamique géré par la LUBW permettra d’approximer l’évolution des concentrations dans la nappe.
Les résultats de simulations sont contrastés, mais permettent néanmoins de tirer certaines conclusions sur le comportement des deux molécules. Ainsi, malgré un temps de demi-vie particulièrement court (4 jours) le dicamba peut être détecté au-delà de la zone racinaire dans les cas où l’application du produit est faite juste avant une pluie efficace. Cela est dû à son coefficient de sorption qui est aussi particulièrement bas. Le nicosulfuron a un comportement plus classique dans le sens où, puisque son temps de demi-vie est plus long, la répartition des pluies n’a pas le même d’impact. Son temps de demi-vie reste court (sa dégradation peut être considérée comme rapide) et son transfert annuel est moins important que celui de l’atrazine (par exemple).Les nouveaux résultats de simulations sont en accord avec les simulations réalisées dans le projet INTERREG IV « LOGAR » (MO Région Alsace). Les propriétés des molécules ont un impact important sur les transferts.
Des transferts peuvent avoir lieu pour des molécules ayant pourtant des temps de demi-faibles (voire très faibles) lorsqu’elles ont des coefficients de sorption faibles et que surviennent des pluies efficaces juste après l’application. Ce type de molécule n’est donc pas forcément à privilégier. Dans le cas du dicamba, la faible dose d’application limite les transferts. Il est à retenir que les transferts de ce type de molécule sont toujours moins élevés que pour des produits ayant une demi-vie plus élevée même avec un coefficient de sorption plus important.
Dans le projet INTERREG IV LOGAR, les molécules avaient des temps de demi-vie moyens (moins d’une centaines de jours) et des préconisations avaient été faites pour privilégier, dans le cas de sols peu profonds, les produits à coefficient de sorption élevé. Cette étude montre que dans le cas de molécules ayant des demi-vies très faibles (moins d’une vingtaine de jours) et même si les molécules présente des coefficient de sorption bas,, leur utilisation est à préconiser même pour les sols peu profonds.
Dans le cas de sols peu épais et à taux de matière organique faible, il faut sélectionner des produits à demi-vie et coefficient de sorption adaptés.
L’utilisation de produits aux doses adaptées doit aussi être envisagée, les simulations de transfert du nicosulfuron ont montré que pour certains sols (sols peu épais), la multiplication par deux des doses implique une multiplication par deux des transferts.
Ces simulations montrent que les dicamba et le nicosulfuron entrainent moins de transfert que les produits déjà pris en compte comme notamment l’atrazine. Les couples de paramètres (Koc-DT50) ainsi que les doses semblent moins favorables aux transferts.