PROJET INTERREG IV – LOGAR (Région Alsace, 2009-2012)

Simulations prospectives à horizon 2050

Le Projet Interreg IV LOGAR (Liaison Opérationnelle pour la Gestion de l’Aquifère Rhénan / Länderübergreifende Organisation für Grundwasserschutz am Rhein) s’est déroulé dans la continuité du précédent projet transfrontalier INTERREG III – MONIT (Modélisation de la pollution par les nitrates) mené par la LUBW de 2003 à 2006. Ce dernier avait permis d’élaborer les premiers outils de modélisation pour évaluer l’évolution de l’état de la nappe du Rhin supérieur au regard de la problématique des nitrates. L’objectif du projet LOGAR était, pour partie, de développer les outils de gestion existants et de réaliser de nouvelles simulations de scénarios à horizon 2050 pour ce qui concerne la pollution diffuse par les nitrates. Par ailleurs, la problématique très complexe des produits phytosanitaires a été abordée pour la première fois avec des travaux pilotes pour l’élaboration d’un modèle de transport, à grande échelle de produits phytosanitaires – l’atrazine et son métabolite, la déséthylatrazine – pris comme traceurs. Enfin, il s’agissait d’évaluer l’impact de différentes situations et de nouvelles mesures afin de répondre aux questions posées par les décideurs sur les échéances d’atteinte de « bon état » des eaux tel que défini par la directive cadre sur l’eau.

Principaux résultats

Problématique des nitrates

Les travaux transfrontaliers ont permis de montrer que la réduction des apports à l’ensemble des surfaces du territoire constitue une stratégie utile pour réduire la pollution par les nitrates dans la nappe du Fossé du Rhin supérieur. Au niveau local, des mesures ciblées, mises en place dans les zones où la forte pollution constitue un problème, peuvent s’avérer être un moyen particulièrement efficace pour faire baisser les concentrations en nitrates.

Les travaux de simulations réalisés se sont appuyés sur 4 scénarios de situations en matière d’apport d’azote :

  • S1 – scénario tendanciel : les pratiques agricoles actuelles restent inchangées,
  • S2A – scénario théorique extrême : aucun apport nitrates à partir de 2013 permettant de déterminer l’importance de l’effet mémoire, de l’inertie de la ressource,
  • S2B – scénario intermédiaire : l’apport en nitrates est réduit de 50% par rapport aux pratiques actuelles,
  • S3 – scénario localisé sur les aires de protection de captages d’eau où les surfaces agricoles sont des prairies extensives.

Les simulations prospectives réalisées sur l’évolution de l’état de la ressource ont montré que la situation globale moyenne tend à s’améliorer pour les nitrates. Toutefois, cette évolution pourrait être sensiblement renforcée en réduisant l’apport en azote, en particulier sur les zones les plus dégradées. Avec une réduction de 50% d’apports en fertilisant, les surfaces très dégradées, notamment en zone de piémont, auront pratiquement disparu à partir de 2027. Sur les zones prioritaires de protection des captages d’eau, un effort important localisé, avec la présence de prairies extensives, permettrait de réduire considérablement les teneurs en nitrates dans les eaux souterraines. L’effet devrait être visible sur ces zones d’alimentation des captages à partir de 2015, et effectif entre 2030 et 2050.

Problématique des produits phytosanitaires 

Les travaux pilotes réalisés sur cette problématique très complexe ont constitué un premier test de modélisation de transport de substances actives à grande échelle. Il a été confirmé le caractère persistant des substances actives phytosanitaires sur plusieurs années (10 ans ou plus) dans les sols spécifiques du Fossé rhénan. Compte tenu du lien étroit entre la nature des sols et les propriétés des molécules, le risque de retrouver dans la ressource les molécules appliquées a été mis en évidence, même si les doses ont été respectées, notamment dans les zones de sols peu profonds.

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